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    Trouble de la modulation sensorielle

    Vous vous retrouvez maintenant au beau milieu d’une classe, entouré d’élèves du même âge que votre enfant. Ceux-ci ne semblent pas remarquer votre différence d’âge, y compris l’enseignante qui n’en fait aucun cas. Celle-ci est plus jeune que vous, ça vous fait étrange…

    Au tableau, elle explique le problème écrit qui a été présenté à la classe lors du dernier examen. « Un jeu d’enfant ! » vous dites-vous. Vous prenez malgré tout votre crayon et ouvrez votre cahier sur une nouvelle page blanche. Vous ressentez alors une étrange sensation : une démangeaison accrue, comme si votre pantalon et vos bas vous piquaient. Soulevant, le col de votre chandail, une lumière vive vous éblouie, dessinant les mots « CIRQUE MAESTROP » dans votre champ de vision. Avant que vous n’ayez pu regagner vos capacités, une fanfare retentit dans vos oreilles : la corne-musette qui annonce l’arrivée du cirque résonne haut et fort. Totalement étourdi et assourdi par ce tapage, vous avez à peine le temps de reprendre un peu vos esprits, que vous notez que les démangeaisons migrent vers vos bras, jusqu’à émerger au bout de vos manches, révélant une armada de petites puces, toutes affairées à dresser ce qui semble être tentes et chapiteau à même votre blouson!

    Encore éberlué et estomaqué par ce surplus d’activité qui se déroule sous vos yeux, vous apercevez, une puce munie d’un chapeau haute-forme prenant place sur le bout de votre nez. Elle annonce d’une toute petite voix que vous percevez à peine les numéros qui s’enchaîneron les uns après les autres : « le clown dodu spécialiste des odeurs mettra du piquant dans votre nez, l’incroyable trio de puces volantes vous fera perdre l’équilibre et, aux haltères, la puce la plus forte du monde! »

    Complètement déboussolé par l’avalanche de lumière, de sons et d’odeurs de ce cirque sensoriel, vous tentez de ramener votre attention à la classe. Mais rien n’y fait; la performance endiablée des puces s’ajoute à tous les autres stimuli autour de vous : la voix de l’enseignante, le glissement de sa craie sur le tableau, les rires de vos camarades, les bruissements des feuilles de cartable qui se déchirent, les pieds tapotant sur le sol… Après un moment, le simple effleurement accidentel d’un étudiant appelé à l’avant vous rend inconfortable et les mouvements de vos compagnons vous apparaissent totalement étourdissants. Vous voudriez fuir la classe, mais il est impossible de le faire avant la récréation. Vous tentez de vous contrôler, de réduire cette anxiété en prenant de grandes respirations…

    Voyant qu’il a affaire à un spectateur difficile, le grand Senso, maître du cirque change de stratégie : il ferme les rideaux : sur vos yeux et vos oreilles, étouffant alors la cacophonie du spectacle, mais aussi les bruits de toute la classe. Le calme qui vous envahit, lorsque ces petites créatures vous laissent un peu tranquille, se transforme bientôt en une fatigue extrême ! Le néon n’est plus assez lumineux, la voix de l’enseignante est terriblement endormante, la leçon au tableau est un fouillis d’inscriptions trop complexes à déchiffrer pour votre cerveau qui vous semble figé. Il faut absolument vous activer pour sortir de cette stupeur ! Vous vous secouez la tête, mâchez votre crayon, claquez la langue dans le but de vous réveiller et vous garder un peu plus alerte. Cela agace bien entendu vos compagnons de classe qui vous ordonnent d’arrêter de remuer. Désemparé, vous vous demandez comment il vous sera possible de vous défaire de ces petites créatures qui semblent prendre un malin plaisir à dérouter tous vos sens!

    En savoir plus

    Description

    L’environnement qui nous entoure comporte de nombreux stimuli sensoriels. Nos sens reçoivent ces stimuli et envoient l’information à notre cerveau afin qu’il les analyse. Pour la majorité d’entre nous, notre cerveau filtre adéquatement les informations sensorielles reçues afin de ne conserver que celles qui sont pertinentes. Par exemple, lorsque nous sommes au restaurant et que nous discutons avec une autre personne, nous réussissons à demeurer concentrés sur la conversation, malgré les gens qui parlent à proximité et les stimuli présents dans le milieu (lumière, déplacement des gens, bruit des voitures qui circulent à extérieur). Cela dit, pour certains jeunes, les bruits ambiants et les stimuli visuels capteront davantage leur attention et les distrairont par exemple des explications données par l’enseignante. En effet, bien que leurs sens fonctionnent adéquatement, leur système nerveux central (cerveau) ne traite pas correctement les informations sensorielles reçues. Certaines seront perçues plus intensément qu’elles ne le sont réellement et d’autres passeront inaperçues. Il ne s’agit pas d’une maladie, mais bien d’une particularité qui peut causer des désagréments tout en amenant certains avantages.

    Ces enfants peuvent donc se sentir « agressés » par certains stimuli (hypersensibilité) et peuvent ne pas en remarquer d’autres (hyposensibilité) pourtant perçus par la plupart des gens. Ils peuvent donc vivre de l’anxiété dans des situations que les autres enfants vont vivre paisiblement, et ce, en raison de leur plus grande sensibilité aux stimuli. Afin d’atteindre un équilibre et d’être confortable dans leur environnement, ces jeunes développeront des stratégies afin de combler leurs besoins sensoriels. Certains tenteront d’éviter les stimuli qui sont « irritants » pour eux, alors que d’autres rechercheront constamment les stimuli puisqu’ils les perçoivent peu. De plus, un enfant peut présenter une hyposensibilité pour certains sens et une hypersensibilité pour d’autres. L’intensité des particularités sensorielles peut varier dans le temps et les différents milieux de vie de l’enfant. Elles sont également influencées par certains facteurs (fatigue, stress, état de santé, etc.).

    Lorsqu’on soupçonne la présence de particularités sensorielles chez l’enfant, il est important de procéder à une évaluation afin de documenter précisément le profil de l’enfant par le biais de questionnaires remplis par les parents et d’observations cliniques. D’ailleurs, un trouble de la modulation sensorielle se présente rarement seul et peut être une conséquence d’un autre trouble. Il peut par exemple accompagner un TDAH, un syndrome de Gilles de la Tourette, un trouble du spectre de l’autisme ou la douance. De par sa formation, l’ergothérapeute détient les compétences cliniques pour évaluer les habiletés motrices, sensorielles et perceptuelles de l’enfant et déterminer leurs impacts fonctionnels, dans le but de suggérer des activités adaptées à ses besoins et ainsi favoriser son développement optimal, son autonomie et son bien-être.

    Les signes suivants sont des exemples de ce qu’un enfant avec un trouble de la modulation sensorielle peut vivre au quotidien. Il ne possède pas nécessairement tous ces signes et il ne s’agit évidemment pas d’une liste exhaustive.

    Hyposensibilités :

    • Porte fréquemment ses vêtements ou ses doigts à sa bouche
    • Touche à tout, « joue » constamment avec son crayon
    • « Se balance » sur sa chaise en classe
    • Cherche à se stimuler en bougeant, en écoutant la musique très forte
    • Ne réagit pas quand il se blesse
    • Manque d’information sensorielle, donc a de la difficulté à ajuster ses gestes et paraît maladroit
    • Semble ne pas être affecté par les changements de température à l’extérieur
    • Est dans la lune et ne réagit pas quand on lui parle

    Hypersensibilités :

    • Est facilement distrait par les bruits ambiants
    • Fait facilement des sauts
    • Est dérangé par un éclairage trop intense
    • Évite de toucher à certaines textures, n’aime pas avoir les mains sales
    • Est inconfortable dans les hauteurs (ascenseurs, escaliers, module de jeux)
    • Exprime un inconfort démesuré en raison des étiquettes sur les vêtements
    • Ne tolère pas de porter certains tissus
    • Fait des crises lors du magasinage ou est fatigué et devient irritable rapidement
    • Est inconfortable ou fait une crise lors du bain
    • Fait une crise lorsqu’on lui coupe les ongles ou les cheveux
    • Grimace ou tente d’éviter de se brosser les dents
    • Refuse plusieurs aliments en raison de leur goût, texture ou odeur
    • Présente des réactions aversives à la texture de certains aliments trop mous ou trop croustillants (ces enfants peuvent éventuellement développer une importante sélectivité alimentaire)
    • Est dérangé par le toucher des personnes, surtout lorsqu’inattendu
    • Difficultés d’endormissement ou à rester endormi

    Comment apprivoiser ce monstre?

    Recommandations pour vos interventions quotidiennes

    À l’école

    • Questionner l’enfant sur ce qui le dérange dans sa classe.
    • S’assurer que l’enfant n’est pas affecté par le comportement de ses voisins de bureau.
    • Pour un enfant facilement distrait par les stimuli de l’environnement, choisir un bureau loin de la porte et des fenêtres ou de lumières qui font du bruit.
    • Mettre à sa disposition des bouchons ou des écouteurs à suppression de bruit lors de périodes de travail individuel ou le laisser écouter de la musique pour qu’il puisse rester « dans sa bulle ».
    • Laisser l’enfant utiliser une mesure alternative à une chaise si c’est possible pour lui permettre de bouger, comme un ballon pour s’asseoir. Il y a aussi la possibilité d’installer une bande élastique près des pattes de la chaise pour que l’enfant puisse bouger ses pieds sans faire de bruit. Laisser l’enfant travailler dans la position dans laquelle il est confortable.
    • Dessiner une zone par terre dans laquelle l’enfant peut bouger à sa guise.
    • Réduire l’information visuelle sur les documents scolaires pour ne conserver que le nécessaire.
    • Avertir l’enfant, dans la mesure du possible, des moments où il y aura des bruits forts, comme pour le test d’alarme d’incendie et l’intercom.

    À la maison

    • S’assurer de laisser des moments de repos dans un environnement calme à l’enfant lors de la planification des activités du jour.
    • Lui proposer des activités apaisantes comme une marche, la lecture, le dessin.
    • Laisser l’enfant choisir ses vêtements pour qu’il soit confortable lorsque c’est possible. On peut aussi demander à l’enfant de porter un vêtement dans lequel il est moins à l’aise en lui laissant choisir le temps durant lequel il portera ce vêtement (une heure ou un avant-midi par exemple).
    • Continuer à offrir de nouveaux aliments à votre enfant, un à la fois jusqu’à ce qu’il finisse par les accepter et en y allant par étapes. Au début on peut lui demander de tolérer l’aliment dans son assiette sans l’obliger à y goûter. Quand cela est acquis, on peut demander à l’enfant de toucher à l’aliment, de le mettre sur ses lèvres, de le sentir. La prochaine étape est celle du goût, on peut demander à l’enfant d’en prendre une minuscule bouchée par exemple. Il ne faut pas oublier de féliciter l’enfant à chaque étape qu’il réussit et de valoriser ses efforts. Cela peut prendre beaucoup de répétitions pour qu’un enfant accepte de manger un certain aliment, il faut donc du temps et de la patience.
    • Faire des activités en plein air pour recentrer l’enfant, dont des activités de méditations. Par exemple, on peut lui demander de fermer les yeux, d’écouter les différents bruits (oiseaux, avions, feuilles dans le vent, etc.), puis de regarder les couleurs des feuilles, des oiseaux, de sentir les odeurs, etc.
    • Faire du sport peut aider à dépenser un surplus d’énergie ou de stress pour ensuite être plus calme pour recevoir les informations de l’environnement.
    • Permettre à l’enfant de s’exprimer par les arts comme la peinture, la musique ou la danse, ce qui l’aidera à faire grandir sa créativité par rapport à ce qu’il observe dans son environnement.

    Quelles sont les forces de ce monstre?

    Les enfants qui ont un trouble de la modulation sensorielle sont extrêmement connectés à leur environnement. Même si cela peut parfois les distraire et les déranger, ils ont le superpouvoir d’apercevoir les moindres changements autour d’eux et de porter attention aux détails. Puisqu’ils sont si attentifs à ce qui les entoure, ils utilisent beaucoup leurs sens et vont avoir tendance à suivre leur intuition. Ces enfants ont donc une grande sensibilité à tout ce qui se passe autour d’eux.

    Forces en mots-clés

    • Attentif à son environnement
    • Voit les détails
    • Intuitif
    • Sensible

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