LES TÊTES FORTES
8150 Boulevard Henri-Bourassa, suite 201
Québec (QC) G1G 4C9

RESEAUX SOCIAUX
Besoin d’informations ?

info@tetesfortes.ca

581-704-5606

HORAIRE

Lundi au jeudi de 9h à 19h sur rendez-vous seulement

POUR NOUS JOINDRE

    Disponibilités pour vous joindre






    [recaptcha]

    Veuillez noter qu’une réponse vous sera acheminée dans un délai de 24 à 48 heures ouvrables. Merci de votre compréhension.

    Anxiété généralisée

    Vous vous retrouvez maintenant au beau milieu d’une classe, entouré d’étudiants du même âge que votre enfant. Ceux-ci ne semblent pas remarquer votre différence d’âge, y compris l’enseignante qui n’en fait aucun cas. Celle-ci est plus jeune que vous, ça vous fait étrange…

    Au tableau, l’enseignante expose sur une ligne de temps illustrant les grandes périodes de l’histoire de l’humanité. Elle s’arrête sur le Moyen-Âge et explique que les historiens considèrent cette époque comme “l’âge sombre” de l’Europe.. Votre attention est soudainement déviée… Il semble y avoir quelqu’un ou quelque chose qui perturbe votre vision périphérique. Vous vous retournez calmement, mais rien ne s’y trouve, hormis vos camarades de classe qui suivent le cours sérieusement. “Fausse alarme”, vous dites-vous en retournant au cours.

    “Le Moyen-Âge fut la période des grandes invasions, des épidémies et des misères profondes”, renchérit l’enseignante. La personne ou plutôt “la chose” apparaît à nouveau dans votre champ de vision. Pas de doute cette fois, quelque chose de suspect est bel et bien là. Vous vous retournez plus brusquement, mais toujours rien. Vos compagnons vous observent maintenant suspicieusement, ayant l’air de se demander quelle est la nature de votre agitation…

    “Les famines et la peste ont ravagé l’Europe pendant presque 1000 ans” ajoute votre professeure. Intuitivement, vous sentez, vous savez que la “chose” est revenue et qu’elle est présente, là dans votre angle mort. Cette-fois-ci, vous tentez de faire comme si elle n’était pas là… Constatant que vous l’ignorez, elle se rapproche alors de vous à toute allure…

    “Une période de dépression fut à l’origine de la guerre de Cent ans”. Mais vous n’écoutez plus du tout l’exposé qui vous est présenté; l’entièreté de votre attention est rivée sur la créature qui tourne autour de vous encore et encore. Dans le reflet de l’une des fenêtres de la classe, vous apercevez un petit lézard, aux allures préhistoriques, qui avance silencieusement au raz du sol. Vous la distinguez mal, mais la créature semble aussi terrifiée que vous! Elle semble elle aussi vouloir se cacher du danger!

    Vous avez beau vous répéter mentalement que tout va bien, que c’est votre surplus d’imagination qui vous joue de vilains tours, votre cinéma intérieur qui vous fait plonger au cœur des catastrophes médiévales… Pourtant, vous sentez maintenant votre front se couvrir de grosses gouttes de sueur froides. Malgré la force de votre mantra d’autosuggestion positive, votre corps ne semble plus vous écouter: votre estomac semble se nouer, une boule vient s’aggripper aux parois de votre gorge et les battements de votre coeur résonnent jusque dans vos oreilles…

    Vous n’en pouvez plus; vous vous retournez d’un coup vers la créature. Celle-ci, surprise, pousse un cri strident. De sa gueule sort alors un nuage de vent, à l’allure d’une tornade aux multiples vortex! Le tourbillon vous regarde d’un air féroce, hurle et se rapproche. Si personne ne semble alarmé par tout ce brouhaha, les gémissements aigüs vous propulsent dans une tempête de panique : les idées vous assaillent, l’angoisse s’empare de votre cœur, tout tourne et semble s’acharner contre vous! Vous vous prenez alors à vous dire qu’il y a possiblement d’autres monstres dans la classe… que les examens arrivent bientôt, trop vite et que vous ne comprenez rien à la matière, que vous aurez « zéro », que vous ne réussirez rien de bon dans votre vie, que tous vos camarades vont rire de vous, que votre enseignante vous reprochera assurément votre manque d’assiduité et d’écoute en classe…que vous serez rejeté par votre famille!

    Vous n’en pouvez plus de cette tension et de toutes ces ruminations! En poussant un cri, vous vous sortez du tourbillon. Vous balayez alors la classe du regard; rien, il n’y a rien, rien de rien, de rien, rien, rien… si ce n’est de vos compagnons qui vous fixent d’un air étrange… La profonde misère du Moyen-Âge c’est certainement sur vous qu’elle est tombée aujourd’hui!

    Définition

    L’anxiété est une réaction normale et prévisible envers une menace. Elle prévient l’individu d’un danger et le garde en état d’alerte jusqu’à la disparition de la menace. Bien que désagréable, l’anxiété est nécessaire, voire utile et saine puisqu’elle peut améliorer la performance en motivant la personne à agir ou travailler plus fort pour se dépasser et atteindre un objectif.

    Chez l’enfant, l’anxiété, sous diverses formes, est normale, notamment l’anxiété en présence d’un étranger; l’anxiété de la séparation, qui survient entre 18 mois et 3 ans; la peur des monstres, qui apparaît vers 4 à 6 ans; et les phobies (ces peurs irrationnelles face à des objets ou des situations), qui sont fréquentes et disparaissent d’elles-mêmes. Les enfants peuvent également se sentir anxieux lorsqu’ils commencent l’école, déménagent, couchent chez un ami pour la première fois, participent à une compétition sportive, étudient en vue d’un examen ou se préparent à un exposé oral. Les événements marquant l’actualité qui font les titres des journaux et des émissions de télévision peuvent aussi causer de l’anxiété chez les plus jeunes. Plus récemment, la rupture brutale et des routines pendant la pandémie du COVID-19, comme la fermeture de l’école et l’isolement de la famille élargie, des pairs, des enseignants, des groupes culturels et/ou religieux, a augmenté l’anxiété chez bon nombre d’enfants. Vivre dans des espaces restreints avec des membres de la famille pendant des semaines ou des mois, la perte d’emploi des parents et l’incertitude générale sur l’avenir a également augmenté le stress. Toutefois, ce n’est pas parce qu’un enfant vit un stress qu’il a automatiquement un trouble anxieux.

    Toutefois, lorsque la perception de menace persiste sans raison apparente et qu’elle envahit démesurément le fonctionnement de l’individu au quotidien, l’anxiété est alors qualifiée de pathologique. On parle de trouble anxieux lorsque l’intensité de la peur et les comportements d’évitement déployés pour y faire face ne sont plus adaptés, nuisent au fonctionnement de l’individu et engendrent une détresse psychologique importante. Trop d’anxiété ou une anxiété qui semble hors de contrôle peut nuire à la santé et au bien-être en causant des problèmes de sommeil ou d’appétit, en perturbant le travail scolaire, l’apprentissage, en affectant la socialisation, etc.

    Les enfants et adolescents atteints de trouble d’anxiété généralisée ont des inquiétudes multiples et diffuses, plutôt qu’une seule bien identifiée, comme c’est le cas avec la phobie sociale, l’anxiété de séparation ou la phobie simple. Par ailleurs, la nature de leurs inquiétudes diffère généralement de celles observées chez l’adulte. En effet, en plus des soucis en lien avec des conflits à la maison, des échéances ou des performances à l’école, des problèmes de socialisation ou d’acceptation par le groupe de pairs, on observe également des préoccupations qui se centrent autour de questions telles que la compétence à l’école, leurs aptitudes personnelles, la ponctualité, l’arrivée de certains événements, même agréables. Les enfants et adolescents présentant une anxiété généralisée sont généralement conformistes, perfectionnistes et moins sûrs d’eux que ceux et celles qui ne présentent pas de TAG.

    Contrairement aux adultes, les jeunes présentant un trouble d’anxiété généralisée ne se rendent pas toujours compte de leurs inquiétudes disproportionnées, de telle sorte que les adultes doivent demeurer vigilants pour reconnaître la présence de préoccupations. Il existe d’ailleurs certaines spécificités qui devraient interpeller les parents :

    • des inquiétudes constantes et excessives qui sont envahissantes dans la tête du jeune;
    • une prédisposition aux scénario catastrophiques (les fameux « Et si… »);
    • le perfectionnisme, l’excès d’autocritique, la peur de faire des erreurs;
    • le sentiment qu’ils sont à blâmer pour ce qui arrive;
    • l’inquiétude liée à une catastrophe qui pourrait affecter un proche (ex. la peur qu’un parent soit malade, ait un accident);
    • la conviction que les choses ne peuvent aller bien et qu’il y aura forcément un problème qui surviendra;
    • un besoin continuel de rassurance;
    • une tendance à exagérer, à imaginer le pire de n’importe quelle situation;
    • une propension à ne considérer que les impacts négatifs au détriment de ceux positifs;
    • une besoin de tout savoir, à l’avance, afin de pouvoir appréhender toutes les possibilités et ainsi garder le contrôle sur son environnement;
    • certains symptômes physiques tels que : maux de ventre, de tête, vomissements, fatigue, étourdissements, tremblements.

    L’anxiété est le problème de santé mentale le plus courant chez les jeunes. Environ 3 % des jeunes Canadiens souffrent d’un trouble anxieux. Or, l’anxiété chez les jeunes est parfois banalisée ou n’est pas prise au sérieux par les adultes. En découvrant le monde et en multipliant les expériences nouvelles, ils sont de ce fait naturellement plus anxieux que la plupart des adultes. Cependant, même si leurs inquiétudes ou leurs peurs semblent peu justifiées du point de vue d’un adulte, ces sentiments sont pourtant très réels pour le jeune. Il importe également de se rappeler que leur cerveau n’a pas encore atteint la maturité nécessaire pour « contenir » leur stress, c’est-à-dire pour être capable de le vivre en adoptant des stratégies efficaces pour le gérer. Les jeunes sont collés à leur expérience émotionnelle et manquent autant de recul que d’expérience pour donner du sens à ce qu’ils vivent. Ils sont alors plus réactifs, explosifs. C’est avec la maturation cérébrale qu’ils deviendront capables d’offrir du sens à ce qu’ils vivent et d’agir sur leur corps pour réduire les impacts physiques de leur anxiété.

    L’anxiété généralisée débute généralement durant l’enfance et peut s’aggraver avec le temps. Même si les manifestations se résorbent d’elles-mêmes chez certains jeunes, ces derniers demeurent néanmoins plus susceptibles de souffrir de troubles anxieux plus tard au cours de leur vie. Un traitement et un soutien précoces aident non seulement les enfants et les adolescents à reprendre une vie normale, mais leur permettent également de développer la résilience ainsi que des compétences personnelles qui leur serviront durant toute leur vie. Une anxiété nuisible est potentiellement néfaste, même si elle ne correspond pas aux critères diagnostique d’un trouble anxieux. Tout enfant qui souffre devrait pouvoir profiter d’une aide en santé mentale.

    Pistes d’intervention

    Comme parent, il vous est possible de contribuer à prévenir ou à réduire l’anxiété chez votre enfant.

    • Aidez-le à mettre des mots sur ses émotions.
    • Posez-lui des questions et écoutez-le. Votre enfant a surtout besoin d’exprimer ses craintes. Ne tentez pas de trouver des solutions à ses peurs à tout prix.
    • Lorsque votre enfant développe une nouvelle peur, rassurez-le et laissez-lui tout le temps nécessaire pour surmonter sa peur.
    • Les enfants vivent parfois de la peur ou ont de la difficulté à s’adapter dans de nouvelles situations. Aidez votre enfant à se préparer à ces nouvelles situations en utilisant des jeux ou des histoires pour le rassurer.
    • Tentez de laisser l’enfant résoudre le problème par lui-même : si votre enfant vous pose continuellement des questions « dramatiques » (ex. et s’il y avait un feu dans la maison? Et si papa oubliait de venir me chercher après mon cours?), évitez de le rassurer en lui affirmant que cela n’arrivera jamais. Il vaut mieux lui renvoyer la question : « Et si cela arrivait, que ferais-tu? » Rassurer l’anxiété, ne fait que maintenir l’anxiété! En demandant à l’enfant de répondre à sa propre question l’aidera à développer ses capacités de résolution de problème, ce qui nourrira sa confiance en lui-même tout en lui donnant les outis nécessaires pour réfléchir à des solutions dans des situations futures. S’il ne sait pas quoi faire dans un contexte particulier expliquez-lui les étapes à suivre. De telles mises en situation « fictives » aidera l’enfant à faire face à ses peurs et à comprendre que ces circonstances ne sont pas si catastrophiques et qu’il dispose des habiletés pour les gérer par lui-même.
    • Amener un enfant à faire quelque chose dont il a peur peut représenter un véritable défi, mais cela représente la clé pour vaincre l’anxiété. Félicitez-le quand il réussit à surmonter sa peur. Rappelez-lui régulièrement toutes les peurs qu’il a réussi à surmonter. Cela l’encouragera à continuer à maîtriser ses craintes. Il est également acceptable d’offrir une récompense pour motiver le jeune à surmonter une épreuve stressante. Un temps privilégié ou une activité avec les parents sont efficaces pour les plus jeunes. Par exemple, une fois une présentation orale en classe terminée, pourquoi ne pas organiser une soirée fondue au chocolat en famille?
    • Tentez de semer un doute dans le raisonnement rigide de l’enfant en : confrontant les pensées anxiogènes (ex. est-ce que tu penses que tout le monde vit cette situation comme toi? Si non, que font-ils tu crois de différent? Si oui, que font-ils, selon toi, pour se sentir moins stessé?); en transformant la pensée anxiogène en pensée réaliste (ex. tu as raison, c’est normal de se sentir nerveux avant un exposé, mais en acceptant à chaque fois de confronter ton stress, tu deviendras moins stressé; tu as raison de dire que c’est difficile et que tu ne veux pas demeurer stressé toute ta vie; il est vrai que certaines situations sont plus stressantes que d’autres, etc…). Dans tous les cas, il faut éviter donner l’impression à l’enfant qu’il a tort, car le sentiment d’anxiété n’est pas erroné. Il faut orienter la réflexion vers la résolution de problème et l’ouverture à des pensées alternatives, moins anxiogènes et négatives.
    • Ne laissez pas votre enfant éviter toutes les situations qui lui causent de l’anxiété. Encouragez-le plutôt à vivre ces situations en lui offrant du soutien.
    • Avancez lentement mais sûrement avec votre enfant. Respectez son rythme. Traitez les situations problématiques une à une, de façon progressive.
    • La relaxation, la respiration, le yoga, les exercices de pleine conscience dont on entend de plus en plus parler sont effectivement efficaces. S’entraîner avec son enfant à prendre de grandes respirations durant des moments de calme lui permettra d’apprivoiser cette technique de relaxation et simplifiera les choses lorsqu’il aura à l’utiliser dans des situations anxiogènes. Lorsqu’une personne devient anxieuse, l’accélération du rythme cardiaque s’accompagne d’une respiration qui devient moins profonde. Conséquence : moins d’oxygène se rend aux muscles et au cerveau, ce qui accroît l’effet de panique. De grandes respirations permettent de ralentir le rythme cardiaque et d’installer graduellement un sentiment de calme physique.

    OUVRAGES INTÉRESSANTS

    Monzé, Joël. « J’ai juste besoin de votre attention! » Aider les enfants et les adolescents aux prises avec le stress et l’anxiété. Québec : Le dauphin blanc , 2016. 360 pages

    Berthiaume, Caroline. 10 questions sur l’anxiété chez les enfants et les adolescents. Québec : Midi trente éditions , 2017. 125 pages

    Doyon, Nancy. Pleurs, crises et opposition chez les tout-petits… et si c’était de l’anxiété? Québec. Midi trente éditions, 2018. 189 pages.

    Couture, Nathalie. Extraordinaire Moi calme son anxiété de performance. Québec. Midi trente éditions, 2014. 45 pages.

    Crist, James, J. Guide de survie pour surmonter les peurs et les inquiétudes. Québec. Midi trente. 2016. 128 pages.

    Parent, Nathalie. Alex. Surmonter l’Anxiété à l’adolescence. Québec. Midi trente éditions, 2014. 127 pages.

    Hébert, Ariane. L’anxiété racontée aux enfants. Boucherville. Éditions de Mortagne, 2017. 50 pages.

    Hoestlandt, Jo. Le journal de Miss Pétoche. Paris. Bayard, 2013. 59 pages.

    Vous croyez reconnaître
    VOTRE ENFANT?
    Écrivez-nous !