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    La dyscalculie

    Vous vous retrouvez maintenant au beau milieu d’une classe, entouré d’élèves du même âge que votre enfant. Ceux-ci ne semblent pas remarquer votre différence d’âge, y compris l’enseignante qui n’en fait aucun cas. Celle-ci est plus jeune que vous, ça vous fait étrange…

    Du coin de l’oeil, quelque chose d’anormal attire votre attention. Affalée sur un pupitre non loin du vôtre se trouve une créature n’ayant absolument rien d’humain. Elle semble appartenir à la famille des octopodes. En l’observant de plus près, vous voyez qu’elle est en plein combat avec ce qui paraît être un agenda. Ses tentacules sont collées aux pages et l’animal vous semble désespérément tenter de remettre dans l’ordre les pages du calendrier, sans grand succès… Janvier succède à Mai, Mars à Septembre… L’Action de Grâce célébrée en Février et la St-Valentin en plein cœur d’Octobre… Plutôt occupée, vous constatez que deux autres de ses tentacules semblent affairées à équilibrer les plateaux d’une balance… Nulle chance qu’elle ne réussisse vous dites-vous! Comment peut-elle croire que 5 pommes peuvent valoir autant (équivaloir) que 2 cerises! Vous qui n’êtes pas amateur de mathématiques, vous admettez que cette présence incongrue parvient plutôt bien à vous amuser et à faire passer plus rapidement le temps de cette période. Personne ne semble pourtant remarquer l’animal; il n’y a que vous et lui qui partagiez cette nouvelle complicité!

    L’enseignante vous ramène à l’ordre en vous interpellant par votre nom. Pas de doute, vous êtes bel et bien un élève comme les autres, en pleine leçon de calcul! Elle vous demande de résoudre l’équation inscrites sur le tableau en chiffres magnétiques : “9+9=”. Rien de plus simple, vous dites-vous intérieurement. Vous vous rendez donc à l’avant et saisissez la craie d’une main assurée. À votre grand étonnement, vous remarquez que la créature s’est non seulement déplacée mais s’est accrochée à vous…

    Vous inscrivez d’abord le “1” de “18” mais, avant de pouvoir inscrire le “8”, la créature pose ses tentacules sur le tableau. Vous tentez de vous extraire de votre fâcheuse position et de l’éloigner quelque peu mais rien à faire! La créature se montre entêtée et déploie alors une de ses tentacules vers un des 9 de votre l’équation. En tirant sur celui-ci, elle parvient à lui faire faire une rotation qui le change alors en 6! Le problème correspond maintenant à “9+6=”.

    Surpris par l’exploit, vous ne vous découragez pas pour autant. Vous vous apprêtez donc à inscrire la réponse “15”, mais la créature, voulant corriger son erreur retourne l’autre “9” pour faire un “6”. L’équation est dorénavant “6+6”. Vous jetez alors un regard désapprobateur à la créature, qui tente maladroitement (essaie « tentaculeusement ») de rectifier la situation… Se faisant, elle transforme l’addition en multiplication, puis en division. Elle démultiplie l’équation en deux, puis en quatre, en remplissant de chiffres la surface du tableau. Elle joue ensuite avec ceux-ci, comme si elle faisait de la peinture aux doigts.

    Il n’y à présent plus rien à comprendre de la mosaïque de chiffres qui s’anime sur le tableau. De toute évidence, la créature n’a aucune idée de ce à quoi correspondent tous ces symboles! Vous tentez de maintenir votre calme en usant de vos doigts pour maintenir tant bien que mal le compte mais, une fois encore, l’animal vient perturber vos plans en déployant une de ses tentacules pour venir se faufiler entre vos doigts. Vaincu, vous déclarez forfait mais, à votre grande surprise, votre professeur ainsi que toute la classe vous fixent en attendant que vous donniez la réponse à l’équation. Dans leurs yeux, vous pouvez très bien « déchiffrer » leur découragement… Un des élèves ose même arborer un sourire en coin… Vous ne lui en tenez pas rigueur… 9 + 3 paraît pourtant si simple à solutionner…

    En savoir plus

    Définition de la dyscalculie

    a dyscalculie est un trouble d’apprentissage touchant la numératie. Elle est aussi connue sous le nom de trouble du calcul, troubles spécifiques de l’arithmétique ou même trouble spécifique d’apprentissages des mathématiques. La dyscalculie est un trouble neurodéveloppemental qui touche le développement du cortex pariétal, soit la région qui s’occupe de la conscience et du sens des nombres. Le sens du nombre nous permet de reconnaître qu’un nombre est plus grand qu’un autre. Ainsi, on peut situer des nombres sur une ligne numérique imaginaire (savoir que 6 serait plus à gauche que 105 sur cette ligne).

    Les manifestations scolaires récurrentes de la dyscalculie sont : la difficulté à apprendre les faits arithmétiques et le calcul. Il est important de distinguer le trouble neurodéveloppemental, qu’est la dyscalculie, et le retard en mathématiques. Le premier est une atteinte permanente d’origine neurologique alors que le second est un retard qui s’estompera plus facilement avec de l’aide et des interventions ciblées visant à réviser ou revoir certaines notions moins bien maîtrisées.

    La dyscalculie se présente de plusieurs façons à l’école. Parmi les indicateurs on peut compter des difficultés dans les sphères suivantes :

    • Le traitement des nombres (dénombrement et décomposition en unités, dizaines et centaines)
    • La maîtrise des opérations arithmétiques (addition, soustraction, multiplication et division)
    • La mémorisation des faits arithmétique (avoir facilement accès à des faits faciles comme 2+2)
    • La résolution de problèmes
    • La géométrie
    • Difficultés au quotidien dans ce qui implique des nombres comme rendre la monnaie, lire l’heure, apprendre les dates en histoire

    Il est également important de parler de l’arithmophobie avant de parler de la dyscalculie. Celle-ci peut être secondaire à la dyscalculie, mais souvent, elle explique une partie des difficultés en mathématiques. L’arithmophobie est composée d’une anxiété excessive liée spécifiquement aux mathématiques. Selon les experts, l’arithmophobie devrait être traitée comme n’importe quelle autre phobie ou anxiété puisqu’elle peut engendrer des difficultés scolaires importantes. En regardant le cerveau des arithmophobes avec une IRM lorsqu’ils sont confrontés aux mathématiques, on observe l’activation des régions cérébrales impliquées dans la douleur physique. On peut donc bien s’imaginer que l’état affectif négatif dans lequel se retrouvent ces enfants face à des travaux mathématiques! C’est pourquoi le neuropsychologue s’assurera de vérifier l’état affectif de l’enfant lorsqu’il est confronté à cette matière avant de donner le diagnostic de la dyscalculie.

    Les experts estiment qu’entre 3% et 8% des enfants seraient dyscalculiques. La dyscalculie peut se présenter sous plusieurs formes dont le code analogique, oral et arabe : c’est ce qu’on appelle le modèle du Triple Code de Dehaene. Le code analogique fait référence à la capacité de l’enfant à traiter et à se représenter les quantités et les objets (par exemple des billes, des cailloux, les doigts de la main). Le code verbal et le code arabe sont des codes symboliques qui servent à se représenter les nombres par un mot (code oral) ou par un symbole écrit (code arabe). Le code verbal dépend des aires du langage du cerveau alors que le code arabe dépend du traitement visuo-spatial (c’est-à-dire l’image visuelle que se fait votre enfant d’une quantité ou d’un objet). Votre enfant, atteint de dyscalculie peut notamment avoir de la difficulté à utiliser son doigt pour compter, à lire un chiffre, à effectuer des opérations numériques et bien plus.

    Il y a deux types de dyscalculies : la dyscalculie primaire et la dyscalculie secondaire. L trouble primaire est celui qui engendre des difficultés uniquement sur le plan des mathématiques. Les difficultés mathématiques de la dyscalculie secondaire sont plutôt engendrées par un autre trouble qui lui est comorbide. Étant donné que la dyscalculie primaire est plutôt rare, le neuropsychologue s’assurera qu’elle n’est pas secondaire à un autre trouble comme un trouble d’attention, un trouble des capacités langagières, un trouble visuo-spatial, un trouble dysexécutif ou une déficience intellectuelle.

    La dyscalculie persiste tout au long de la vie et ses répercussions sont diverses au fil du temps. Certaines difficultés comme le comptage et la dictée des nombres s’estomperont au fil des années et feront place à des problèmes de calcul mental et d’estimation de quantités qui seront généralement plus persistants. Plusieurs difficultés au quotidien peuvent aussi être observées chez les jeunes souffrant de la dyscalculie. Par exemple, ils peuvent avoir de la difficulté à calculer à quelle heure partir pour arriver à temps pour le passage de l’autobus, à suivre les quantités d’une recette et à calculer la monnaie nécessaire pour un achat.

    Comment apprivoiser ce monstre?

    Recommandations pour vos interventions quotidiennes

    Pour le code arabe (calculs écrits) :

    • Lui apprendre des stratégies de vérification / ou une routine en lien avec ses calculs écrits afin de s’assurer qu’il n’y a pas d’erreur (ex. ; les retenues)
    • Autoriser la calculatrice
    • Lui fournir sa table des multiplications visuellement
    • Jouer à des jeux où il faut relier des quantités de billes/points à leur représentation arabe (c’est-à-dire à un nombre écrit).
    • On peut également jouer à bataille aux cartes pour que l’enfant comprenne la valeur de chaque carte.

    Pour le code analogique (valeur du nombre, comparaisons numériques) :

    • Mettre chaque position d’une couleur différente (les unités en bleu, les dizaines en rouge, les centaines en vert, etc.)
    • Jouer à des jeux où un nombre est écrit sur un carton et après une présentation très brève du nombre, l’enfant doit pointer du doigt quel nombre était sur le carton.
    • Afin d’entraîner l’estimation, on peut aussi faire des batailles avec des dominos où chaque joueur place 2 dominos et celui qui a le plus de points au total l’emporte. Il faut estimer quel joueur a le plus de points et tenter d’éviter de les compter!

    Pour le code verbal (comptage, dénombrement) :

    • Lui fournir visuellement la série de chiffres
    • Accompagner de matériel concret (ex. ; jetons, bâtonnets)
    • Pratiquer la mémorisation de quantités. Par exemple, demander à l’enfant d’aller chercher un certain nombre de crayons pour lui et ses collègues. L’enfant devra se répéter le chiffre mentalement jusqu’à ce qu’il les rapporte.
    • Regarder des parties sportives de sports que l’enfant connaît bien, couvrir le score, le compter avec lui et tenter de le mémoriser jusqu’à la fin de la partie. À la fin, on retire les cartons collés (qui cachent le vrai score) sur la télévision et celui dont le score est le plus proche l’emporte!

    Recommandations générales :

    • Présenter l’information sous plusieurs formes
    • Illustrer les problèmes mathématiques à l’aide d’images
    • Tracer les chiffres dans du sable et les classer en ordre croissant. Cela permettra de mieux maîtriser la ligne numérique.
    • Représenter la quantité des chiffres à l’aide de la pâte à modeler et mettre le bon nombre de boules de pâte à modeler devant chaque chiffre. Ceci permettra d’associer les codes analogiques et ceux arabes.
    • Décortiquer la consigne lors des devoirs et s’assurer que celle-ci est bien comprise.
    • Favoriser les périodes de devoir courtes et fréquentes plutôt que de longues périodes.
    • Laisser l’enfant utiliser toutes les stratégies qui lui sont permises (compter avec les doigts, dessins, récitations de comptines, etc.)

    Jeux coup de cœur :

    • Numérobots (cahier où l’enfant apprend de manière ludique)
    • Serpents & échelles (comptage)
    • L’attrape-nombres (jeu sur internet)
    • Budgix (comptage, planification)
    • Logix (raisonnement logique, concentration)

    Quelles sont les forces de ce monstre?

    Souvent, les personnes dyscalculiques ont de grandes forces langagières qui permettent de pallier les déficits au niveau des calculs. Les dyscalculiques ont une imagination très féconde qui s’observe surtout dans leur manière d’affronter les situations pénibles. En accord avec cette remarquable imagination, on peut aussi penser à des enfants qui possèdent de bonnes habiletés artistiques en arts visuels et parfois en musique. D’ailleurs, certaines recherches commencent à démontrer la pertinence d’axer les interventions sur la pratique de la musique étant donné que celle-ci est fondamentalement liée aux mathématiques! Les dyscalculiques ont aussi souvent une grande sensibilité et une empathie qui viennent toucher leurs camarades de classe et les adultes autour d’eux.

    Forces en mots-clés :

    • Langage très développé
    • Imagination
    • Grandes qualités artistiques
    • Sensibilité et empathie

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